Framboiz Ruiz et Titi Visconti au château de Lagardère
Le village de Lagardère
A 15 km au sud de Condom, sur le plateau surplombant la vallée de l’Osse à l’ouest et celle de la Baïse à l’est, le village de Lagardère mérite bien son nom issu du germanique warda : il semble réellement « monter la garde », comme tant de castelnaus.
On a trouvé sur le territoire de la commune des vestiges datant du néolithique, de même que des traces d’implantation gallo-romaine. Mais le village lui-même semble dater de l’an mille. L’agriculture s’y est constamment maintenue malgré les aléas de l’histoire et des sols parfois ingrats.
En pleine région viticole d’armagnac, cette commune d’à peine 68 habitants compte de nos jours une douzaine d’exploitations. Sa position élevée lui offre un vaste panorama sur la campagne gasconne. Mais le vrai gardien du site, c’est le château, à quelques pas de la petite église Saint-Laurent.
Le château de Lagardère
Le visiteur qui l’aborde par l’ouest découvre une muraille sévère, presque aveugle, en haut d’une pente herbue.
C’est un château gascon : il fait partie de ces édifices construits aux XIIe et XIVe siècles entre les possessions françaises et anglaises. Un modèle architectural particulier, dit de « logis à tour adossée », lui donne une silhouette bien reconnaissable, compacte, puissante, carrée.
Il fut édifié en 1280 par l’abbé de Condom sur des terres cédées en 1270 par Géraud V, comte d’Armagnac. Propriété ecclésiastique pendant trois siècles, il appartint ensuite aux Lavardac, puis aux Maniban. Confisqué en 1792, classé monument historique en 1922, il se dégrade peu à peu, jusqu’à sa prise en charge par l’association Lagardère. Fondée en 1992 et rassemblant des personnes portant ce nom, elle a effectué un travail considérable de nettoyage et de consolidation, ainsi que la restauration de la tour nord-ouest.
En contrebas du château qui la protégea si longtemps, l’église Saint-Laurent lui est pourtant antérieure. Construite en grand appareil selon un plan roman, elle fut remaniée au XVIe siècle pour devenir gothique. Entourée de son émouvant petit cimetière, elle dialogue depuis des siècles avec l’imposant édifice qui la surplombe.
Framboiz Ruiz
Vit et travaille à Lias (Gers).
Née en 1967 à Paris, Franboiz Ruiz découvre la peinture à l’adolescence. De culture franco-espagnole, elle choisit dès 1992 de voyager en Angleterre d’abord, où elle étudie les arts plastiques, puis partout dans le monde. Le contact avec l’Asie surtout a influencé son parcours. De retour en France en 2000, elle vit et travaille dans la région toulousaine.
Titi Visconti
Vit et travaille à Lias (Gers).
Né en 1974 à Nancy, Titi Visconti dès l’âge de 15 ans migre vers le sud. Les ocres du Lubéron lui fourniront ses premiers éléments de couleur et de matière, pour peindre et déjà pour investir l’espace. Ensuite viendront les études à l’Ecole des beaux-arts : Digne de 1991 à 1993, puis Valence de 1993 à 1997. Il vit et travaille dans la région toulousaine.
Le fracas des batailles s’est tu depuis longtemps mais aujourd’hui les vieux murs majestueux sortent de leur silence.
Il fallait pour cela l’élan conjugué de deux plasticiens et leur écoute attentive d’un site qui a éveillé le désir d’instaurer un dialogue avec lui.
Cette maison forte évoque défense, refuge, denrée, trois mots qui vont rythmer les trois temps de ce Beautiful Tango. Des ouvertures jaillissent des rubans rouges comme des tirs de flèches. A l’intérieur, le sol tapissé de cendres évoque la destruction et la mort. Mais la partie centrale vibre des couleurs de la vie : rubans écarlates, pigments rouges et ocre jaune autour d’un monticule à la teinte claire, composé de grains de blé entourés de branchages qui les enserrent comme un nid protecteur.
Un cœur qui bat, l’incandescence du vivant en réplique au langage des cendres.