Myriam Richard à l’ancien Carmel de Condom
L'ancien Carmel
Il faut remonter à 1261 pour trouver trace d’une maison fondée pour les Frères prêcheurs, ancien nom des Dominicains.
En 1283 les Dominicaines s’installent dans le couvent nommé « couvent de Prouilhan » car les sœurs arrivent du monastère de Prouilhe dans l’Aude.
Le couvent est très florissant jusqu’en 1569, date à laquelle les protestants emmenés par Montgomery ravagent Condom. Le couvent est brûlé ainsi que toutes les archives.
Les religieuses sont dispersées mais reviennent peu à peu, elles relèvent le couvent de ses ruines et construisent un imposant ensemble.
En 1790, l’édifice religieux est saisi comme Bien National et transformé en caserne, après avoir été prison et dépôt d’artillerie.
En 1819, les bâtiments de l’ancien couvent sont rachetés par des privés successifs et démolis.
Il ne reste plus que le portail monumental maintenant inscrit aux Monuments Historiques. Au-dessus de son arcade cintrée, on peut lire encore 16. Reste également une des tours qui émerge des frondaisons au fond du parc.
En 1876, la dernière propriétaire le donne à la supérieure des Trappistines de Blagnac. Ses héritiers le vendent aux Carmélites de Narbonne qui s’y installent en 1892.
Elles en sont expulsées après la promulgation de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.
Grâce à de généreux donateurs elles peuvent réintégrer les lieux en 1920.
Elles les animent jusqu’en 2005.
En 2010, le site est racheté et devient un lieu de vie solidaire géré par l’association des Amis de l’ancien Carmel avec l’accompagnement de l’organisme « Habitat et Humanisme ».
Myriam Richard
Myriam Richard est née à Langon en 1970. Elle réalise ses premières photos au lycée de Condom dans le Gers. Plasticienne de formation, elle étudie de 1990 à 1995 à l’Ecole des beaux-arts de Bordeaux. Au cours de ses études, elle découvre deux figures majeures de la photographie : August Sander et Walker Evans. Marquée par l’expérience d’un séjour en Bretagne, elle y retourne depuis régulièrement, où elle réalise ses séries : Chez Catherine (2004), Les oiseaux (2011-2012). Elle utilise principalement la photographie argentique et travaille avec l’atelier Fresson. Adepte depuis quelques années du procédé au charbon direct, du grain qui traduit l’épaisseur du temps et traverse l’histoire, cette technique est la matérialisation de son propos. Ses photographies empreintes de références picturales, révèlent une certaine atemporalité et représentent un antidote à la fièvre de la vitesse. Dans sa série Mes fantômes débutée en 2011, Myriam Richard trouve sa matière dans l’intimité du cercle familial et se consacre aux liens qui l’unissent à ses deux garçons.
Elle poursuit actuellement un projet sur la vie à la campagne intitulé : Travaux des champs, qu’elle réalise avec le soutien du Centre d’art et de photographie de Lectoure et Chemins d’art en Armagnac à Condom.
Son activité artistique se développe à travers des résidences de créations, des collaborations avec des théâtres et des musées, des ateliers de photographie menés auprès d’enfants et d’adolescents dans le domaine scolaire, psychiatrique et social. Ses photographies sont exposées dans des centres d’art, des galeries et des festivals photographiques. En 2007, elle a publié un ouvrage monographique Les aventuriers aux Editions Filigranes.
Le travail de résidence montré à l'ancien Carmel de Condom dans le cadre des Chemins d’Art en Armagnac est le fruit d'un partenariat avec le Centre d’Art et Photographie de Lectoure.
Cette exposition constitue le volet 1 du projet « Travaux des champs » qui bénéficiera d’un volet 2 lors d’une exposition au Centre d’Art et de Photographie au printemps 2022.
«Rempli de son histoire, abrité des regards, l’ancien Carmel de Condom me mène pas à pas d’un endroit à l’autre. De la chambre, le couloir suit, les pièces s’emboîtent jusqu’à un espace plus vaste qui s’offre à la vue. Me voilà dans le jardin clos, émaillé de fleurs et d’arbres fruitiers.»
http://myriam-richard.blogspot.com/
Travaux des champs
Projet en cours de réalisation soutenu par le Centre d’art et de photographie de Lectoure et les Chemins d’arts en Armagnac.
« Replie sur mes terres, je bats la campagne en ayant à cœur de photographier des familles dans leur quotidien qui entretiennent et cultivent les champs, les vergers et les potagers. Je mets en lumière des femmes, des hommes, des enfants, des animaux, qui continuent à vivre du travail de la terre. Des lieux, des objets, qui traversent le temps. Des communautés qui résistent avec force et panache à la société consumériste tout en conservant un patrimoine et un savoir-faire. »