Robert Kéramsi à Condom
Condom
Au nord du département du Gers, Condom, sous-préfecture de 7 555 habitants, est bâtie sur un promontoire surplombant la Baïse. Au centre s'élève l'imposante cathédrale Saint-Pierre et son cloître, témoignages d'un riche passé historique tout comme le remarquable patrimoine architectural de la ville, avec ses beaux hôtels particuliers du XVIIIe siècle et ses vestiges médiévaux. Devenue évêché en 1317, la cité connut un important développement grâce au clergé, mais aussi au commerce de l'armagnac, acheminé autrefois vers Bordeaux par la Baïse canalisée au XIXe siècle. C'était, et c'est encore de nos jours, une étape importante pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui contribuèrent eux aussi à la renommée de l'aygo ardente, qu'ils emportaient avec eux en allant vers l'Espagne et partout en Europe.
Robert Kéramsi
Né en 1969 à Swynnerton (Angleterre), vit et travaille à Libourne.
A 23 ans il découvre la sculpture. Il débute avec le modelage puis travaille la pierre et le marbre. Il s'installe en Gironde et continue ses recherches plastiques.
Il a recours au ciment prompt pour créer les impressionnantes silhouettes à taille humaine qui sont devenues l'une de ses signatures. Faites de ciment, de grillage et de sisal, ses grandes figures ocre, dénudées et imparfaites dans leurs chairs imposent leur présence.
Au cœur de la cité, on entre dans la cour du musée de l'Armagnac, vaste bâtiment situé dans les dépendances de l'ancien palais épiscopal. Après avoir franchi un grand porche, on débouche sur un patio fleuri au fond duquel, par-delà les murs de la sous-préfecture, se découpe dans le ciel le clocher de la cathédrale.
« Une foule se dresse entre les murs vénérables : les créatures de Kéramsi sont là, énigmatiques, émouvantes, dérangeantes, immobiles et si vivantes dans leur troublante vérité. Silhouettes massives et déliées pourtant, associant la rondeur démesurée des chairs à l'inquiétante fragilité du squelette, sous cette enveloppe imparfaite et comme inachevée qui met les âmes à nu et nous laisse sans défense.
C'est plus qu'une rencontre à Condom : un rendez-vous. Peut-être un face-à-face. »
M. Serpinsky