Benoit Billotte au pont de Lartigue

Le pont de Lartigue

A 1 000 km de Saint-Jacques-de-Compostelle, le pont de Lartigue guide le pèlerin d’une rive à l’autre. Situé sur un méandre de l’Osse, entre Beaumont et Larressingle, son histoire est mal connue. Si le pont, tel qu’il existe aujourd’hui, est vraisemblablement le fruit d’une importante reconstruction réalisée au XVIIIe siècle, ses origines en revanche s’inscrivent dans une histoire plus ancienne : celle de la naissance du culte de saint Jacques le Majeur assurément, celle de la circulation des hommes durant l’Antiquité peut-être.
Ce pont en pierres de taille est composé d’une alternance de grandes et petites arches. Le tablier en dos d’âne est bordé par des parapets reconstruits au XIXe siècle.

Au XIIe siècle, le lieu revêt une certaine importance. Un hôpital s’y établit, tenu d’abord par l’ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, évoluant ensuite en commanderie, et dont il ne subsiste aucune trace.

Le pont et ses abords ont été inscrits au titre des sites en 1943 pour l’intérêt que présentait le monument ainsi que pour le charme de son écrin végétal. En 1998, les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et le pont de Lartigue est l’un des 71 monuments qui composent le bien.
Mais les crues violentes de l’Osse mettent à mal le petit pont de pierre et son état sanitaire inquiétant pousse riverains et associations à alerter les pouvoirs publics. Dès les années 2000, la Communauté de communes de la Ténarèze étudie un projet de restauration qui n’a pu se concrétiser qu’en 2016.
Aujourd’hui, l’édifice est restauré et les abords sont en cours d’aménagement afin de rendre au site son caractère champêtre et de mettre en valeur la beauté du lieu.
Chaque année, 27 000 pèlerins, randonneurs ou amateurs de tourisme vert et d’architecture utilisent ce pont et profitent du site.

Benoit Billotte

Né en 1983, vit et travaille à Genève.
A la manière d’un géomètre, Benoît Billotte recueille des informations et des documents qui nous entourent et les utilise comme des ressources pour son travail à travers plusieurs médias. Traduit en statistiques, cartes, plans, architectures, il révèle les différentes formes de propagande douce dans laquelle nous évoluons… Il a obtenu une résidence en 2013 à l’Institut suisse de Rome et en 2010 au centre d’art du Parc Saint Léger à Pougues-les-Eaux. Ses créations ont déjà été présentées lors d’expositions individuelles dans diverses institutions : en 2016, Selecta Art Space (Nyon – Suisse) et à la galerie Sandra Recio (foire d’art de Bâle – Suisse) ; en 2015, à la Villa du Parc (Annemasse) ; en 2014 à l’espace d’art contemporain Halle Nord (Genève) ; en 2011, au Daan Noppen’s Studio (Amsterdam – Pays-Bas). Benoît Billote expose également ses œuvres lors d’expositions collections : en 2016, à la Fondation Schneider (Wattwiller – France) ; en 2015, au Mudac (Lausanne – Suisse) ; en 2013, au Centre Pompidou (Metz) ; en 2011, au 49 NORD 6 EST – FRAC Lorraine (Metz).

1-Wind Drift installation 2016 2-When the Earth meets the Sky série de 3 sérigraphies sur soie 2.5 x 1.15 m, bambou, corde, imprimées par Shangarteluer creative art studio juin 2016, exposition Is here somewhere else? A sense of déjà-vu, Moca Pavilion, Shanghai (Chine) 3-Insulae série de 5 sérigraphies sur couvertures de survie, 1.6 x 2.10 m, production centre d’art contemporain La Villa du Parc octobre 2015, crédit photo Aurélien Mole, exposition Insulae, Selecta espace d’art, Nyon (CH), exposition Les Traversées, centre d’art contemporain La Villa du Parc, Annemasse 4-Moucharabieh – keep an eye on your belongings série de découpe laser sur sac de transport en plastique avec le soutien d’Unilab juin 2016, exposition Moucharabieh, Bazaar compatible program, Shanghai (Chine), exposition Is here somewhere else? A sense of déjà-vu, Moca Pavilion, Shanghai

Le vent des routes

« Le pont de Lartigue m’a déjà accueilli en 2017, pour cette année 2018 je souhaite souligner son inscription sur les chemins de Saint-Jacques. Situé à 1 000 km de Compostelle, il est une étape ou davantage une pause sur le parcours. Il invite à observer l’environnement, entendre l’eau s’écouler et sentir le vent balayer ce territoire suspendu. »

Le Vent des routes est une intervention pour matérialiser à la fois le vent mais aussi les nombreuses étapes qui ponctuent les chemins de Saint-Jacques tant en France qu’en Espagne. A l’aide d’éléments aériens, je souhaite montrer ce vent qui balaye les chemins de Saint-Jacques mais aussi les nuages dans le ciel ou même nos
problèmes. Cette intervention est une manière de souhaiter bonne route ou bon vent aux pèlerins, marcheurs, ou simples curieux de ces territoires.
Cette fois-ci je ne souhaite plus réaliser une installation suspendue sur le pont à ses extrémités mais davantage sur sa longueur pour venir le ponctuer.
Il s’agirait de points fixes tous les 1,50 m à 2 m d’écart, situés sur les parapets latéraux du pont, ces points seront symbolisés par un double mât ou une canne. Ces mâts feront au minimum 2 m de hauteur. L’un droit verticalement et l’autre légèrement incliné vers l’extérieur du pont.
Ces deux structures seront fixées sur le parapet du pont par une sorte d’étau en bois fait sur mesure.
Sur le mât incliné, il y sera suspendu une plaque métallique où sera inscrit le nom d’une des étapes des chemins de Compostelle et une cloche des vents ou grelots. La prise au vent permettra de faire tinter la cloche ou les grelots, le nom sera gravé ou peint sur la plaque métallique.

Sur le mât droit verticalement il y aura des bandes de couleur en tissu qui viendront décorer le bois et tourneront autour. »