AHRAM LEE au village de Gazaupouy
Un village gascon
Gazaupouy, ancien castelnau (1268 ), domine et veille sur la vallée de l’Auvignon à la frontière nord du Gers, dans le pays d’Armagnac. Enceinte du Moyen Age et maisons du XVII e siècle, vestiges romans , dont le tympan de l’église portant un chrisme, restent sous la surveillance de 2 tours érigées à la suite du traité d’Amiens qui livre l’Agenais aux Anglais en 1279 : celle de Déhès remaniée au XX e siècle et celle d’Estrepouy restaurée et classée monument historique depuis 1982.
Terre nourricière: vigne, tournesol, colza, ail, blé…cette ritournelle des cultures rythme les paysages de « petite Toscane » , chacune sa forme, chacune sa couleur, chacune sa place. Un important et ancien hangar à grains au centre du village témoigne de cette riche activité agricole. IL est encadré par les arènes où, en mai, a lieu une course landaise comptant pour le challenge de l’Armagnac et par le cimetière, aux abords de la mairie et de la salle des fêtes. Il est aussi le lien culturel historique de ce beau village.
Dans les années 1975-80, il héberge les représentations théâtrales de la troupe locale de la pièce en 4 actes « MARIUS » de Marcel PAGNOL et, en 2012, le tournage en décor naturel et en 35 mm avec sa diffusion en projection privée du film « Le Roi Grenouille » dont la trame est tirée du conte allemand des frères Grimm. Pour ce tournage, la cinéaste allemande Ulrike PFEIFFER a fait appel aux habitants de la commune, les grenouilles elles aussi étaient du cru. Les Régies de Gascogne ont apporté leur concours. Les sites historiques gersois gravés sur la pellicule ont fait le tour des festivals de courts métrages et des écrans de la ville d’Hambourg puis diffusés sur la chaîne de télévision ARTE comme son documentaire tourné en 2021 « le fabuleux Monde du Dr Cadéot » en attente de diffusion.
C’est donc dans cet espace atypique et exceptionnel, transformé pour la cause en « cinéma » qu’eurent lieu leurs projections respectives.
Installé par la famille LIGNAC dans les années 55-60 pour leur commerce de grains, à partir d’un hangar en bois récupéré au départ d’une ancienne base militaire américaine de la région , il est agrandi par la suite. En 1990 à la suite du transfert pour extension et modernisation de leur activité commerciale au lieu dit Pepet à l’extérieur du village, il est devenu un « garde meuble » familial et une vraie caverne d’Ali Baba avec des trésors de matériel agricole et professionnel parfaitement entretenu comme l’est aussi le hangar par la famille toujours propriétaire.
Cette imposante structure (500m2), chargée d’histoire (la grande comme la petite), riche d’activités humaines variées et lieu d’échange commercial et culturel ne pouvait qu’inciter nos commissaires à le proposer à des artistes pour qu’ils s’en emparent en faisant dialoguer « Patrimoine et Art contemporain » , ce qui constitue l ‘ADN des Chemins d’Art en Armagnac.
Arham Lee
Née en 1980 à Séoul (Corée), vit et travaille à Marseille.
https://ahramlee.net/
https://www.documentsdartistes.org/cgi-bin/site/affiche_art_web.cgi?ACT=1&ID=562
Ahram Lee, artiste coréenne installée en France depuis 2002 se définit aussi autricetraductrice.
Si le langage est le pivot de tout son travail, le temps et l’expérience de la durée habitent chacune de ses propositions. Elle travaille avec rigueur – s’impose souvent des règles – mais s’amuse à les faire dévier, joue des accidents et du hasard, pour en appréhender toutes les conséquences absurdes. Son geste artistique est discret et subtil,
minimal et conceptuel. Elle se saisit de matériaux élémentaires ou bruts, les pose -souvent à même le sol-, selon un principe de construction et d’installation, comme une façon de faire et d’être au présent.
Dans la profusion d’objets et d’histoires de la grange « Cinéma » de Gazaupouy, Ahram nous est apparue comme la possible transformatrice de ce désordre mémoriel en une chose inédite et réjouissante.